tag:blogger.com,1999:blog-1443839072716354586.post4650669525743274111..comments2023-12-18T12:59:16.105-08:00Comments on Vos papiers!: Licenciement Facebook : un mur murmure-t-il ?DShttp://www.blogger.com/profile/13747596243440966243noreply@blogger.comBlogger3125tag:blogger.com,1999:blog-1443839072716354586.post-89224042634685334382010-11-28T08:43:38.022-08:002010-11-28T08:43:38.022-08:00Dans ce sens, je comprend que vous parliez de &quo...Dans ce sens, je comprend que vous parliez de "bonne nouvelle" paradoxale, en ce qu'elle met en lumière un fait et un risque dont les internautes doivent prendre conscience. Mais le coût de cette « leçon » juridique me semble trop élevé, surtout lorsqu'elle aboutit à affirmer une définition restreinte, limitée et binaire de la "correspondance privée", qui met en péril une certaine liberté d'expression. <br /><br />Par ailleurs, ce "risque de fuites" est-il bien spécifique aux réseaux sociaux? N'est-il pas tout autant présent "dans la vie réelle"? Ou prend-il une nouvelle ampleur, le changement d'intensité devant conduire à redéfinir les bornes de l'espace privé ?<br /><br />En bref, nous avons intérêt à bien distinguer les plans sur lesquels nous parlons. La notion de "vie privée" nous pose sans cesse ce défi, dans la mesure où il s'agit d'un concept juridique ("le droit à la vie privée"), social (la sphère publique comme espace de libre débat des personnes privées créée au XVIIIe siècle, selon Habermas, c'est-à-dire en fait comme lieu privé), psychologique ("l'intimité"), informatique (les questions de traçabilité et d'identification numérique), etc.<br /><br />Il faut réussir à tenir ensemble ces différentes facettes lorsque nous débattons de ce concept. Il s'agit là, sans doute, d'un concept qui, loin de perdre toute pertinence, est de plus en plus débattu, comme vous le remarquez. Il nous faut faire des distinctions fines, et l'idée d'une "vie sociale" que vous avancez en est une. A condition de ne pas la rabattre sur une "vie publique" qui ne serait qu'une forme de limitation du débat public via l'instauration d'un droit de regard des entreprises sur les communications de leurs salariés. <br /><br />Le débat, très différent à première vue, sur le "voile" et la "laïcité", montre à quel point les conceptions actuelles de l'espace public et de la liberté d'expression et de convictions (y compris, bien sûr, en matière de religion), sont plurielles, voire antagonistes.<br /><br />Dans le cas de l'affaire Facebook, la "vie privée" semble perdre du terrain pour laisser place à un droit de regard de l'entreprise ; dans le cas du voile, l'espace public de la laïcité se restreint, pour ne plus laisser libre cours à l'expression de convictions religieuses, fussent-elles controversées et (ultra-)minoritaires, que dans le strict cadre privé du foyer. En bref, l'espace public s'élargit dans le premier cas, et se rétrécit dans le second, avec un même effet: un contrôle accru sur le comportement des personnes.<br /><br />On peut, et on doit, s'interroger sur ces conceptions variables, en tant que citoyens éclairés par le débat public : nos compétences, à ce titre, sont les mêmes. Ne laissons pas les spécialistes seuls autorisés à prendre position...<br /><br />CordialementDShttps://www.blogger.com/profile/13747596243440966243noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1443839072716354586.post-72435742329459113422010-11-28T08:31:55.587-08:002010-11-28T08:31:55.587-08:00Bonjour,
merci pour votre mise au point, même si ...Bonjour,<br /><br />merci pour votre mise au point, même si je dois avouer, en lecteur régulier de votre blog, qu'elle me laisse un peu sur ma faim. <br /><br />J'ai peut-être lu trop vite ces articles - mea culpa. Néanmoins, au-delà du fait qu'il est évident qu'on ne peut tenir Facebook pour "responsable" d'un licenciement (à moins de revenir à la bonne vieille habitude d'exécuter les porteurs de mauvaise nouvelle), il me semblait bien avoir compris, de votre reprise des propos de NKM, selon lesquels "bien souvent, les propos ayant entraîné des licenciements avaient été publiés dans le cadre d’”échanges privés“ [...] le problème, ce n’est pas Facebook, mais la violation de la vie privée, voire du secret de la correspondance, de ceux qui s’en sont servis pour s’exprimer…", que vous les souteniez. <br /><br />Ce que vous confirmez d'ailleurs, en déclarant ici que vous préfériez que ces "propos ... puissent relever de la correspondance privée".<br /><br />Au-delà de ce pinaillage sur mon interprétation de ce que vous avez écrit, la question principale est bien celle du plan, politique, social ou juridique, voire philosophique, sur lequel on se place. C'est pourquoi je vous ai cité, ainsi que plusieurs autres juristes, pour faire apparaître les différences de points de vue - qui, paradoxalement, semblaient se rejoindre : j'estime qu'on a intérêt, sur un plan politique, à souligner à quel point cette décision revient à donner un droit de regard de l'entreprise sur certains espaces de "convivialité" et de débats dans un cercle restreint.<br /><br />J'utilise à dessein cette expression de "convivialité", chère à I. Illich, qui aurait sans doute tiré à boulets rouges sur ce genre de socialité "factice". <br /><br />Et là, au-delà du plan du droit - qu'il faut, avant toute chose, rappeler et distinguer de la politique et du "social", étant donné qu'il s'agit bien d'une décision juridique -, je crains qu'il soit très ambiguë d'en appeler à la responsabilité de ses écrits. Non pas qu'il faille être irresponsable, mais cette injonction sonne trop souvent à la fois comme prescription morale et comme contrainte juridique à mettre en oeuvre. <br /><br />Or, si la morale de ses écrits regarde chacun (qu'on soit, ou non, "anonyme", terme très relatif sur Internet), en finir avec l'anonymat ou demander aux internautes de répondre de leurs écrits, quels qu'ils soient, devant la justice, me semble être une évolution dangereuse.<br /><br />Vous semblez plutôt vous placer sur le terrain "technique", dans lequel en raison des risques de fuite, il vaut mieux prévoir celles-ci. Il s'agit là d'une responsabilité très différente, il me semble, qui vise plutôt à se protéger (comme cette affaire le rappelle) qu'à "répondre de ses écrits". Ne faudrait-il pas parler, plutôt, de "prudence" que de "responsabilité" ?DShttps://www.blogger.com/profile/13747596243440966243noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1443839072716354586.post-55292701495095173492010-11-27T06:24:29.314-08:002010-11-27T06:24:29.314-08:00Bonjour,
je n'ai pas écrit, dans mon 1er art...Bonjour, <br /><br />je n'ai pas écrit, dans mon 1er article, que les échanges, sur Facebook, relevaient de la "correspondance privée", mais qu'ils avaient été tenus sur des murs "fermés", et que le problème, c'était donc le délateur, pas Facebook, ni ses utilisateurs; mon article, par ailleurs, visait bien plus à contester les termes du débat sur le "droit à l'oubli" que le statut public/privé de Facebook.<br /><br />Quant à mon 2nd article, il ne plaide aucunement, comme vous l'écrivez, pour un "refus d'accorder une protection en droit du caractère privé des échanges sur de tels réseaux sociaux" : à rebours de ce que je lisais dans la presse, je notais que ces licenciements étaient paradoxalement une "bonne nouvelle", au sens où (et ce n'est pas un argument juridique, mais quelque chose de plus politique) je ne pense pas que l'on puisse pleinement mener une "vie privée" sur un "réseau social" (sauf à y échanger des messages "privés", bien évidemment), d'où ma proposition de notion de "vie sociale", pour ceux qui, contrairement à moi, ont un mur Facebook "fermé" et n'y mènent donc pas une "vie publique".<br /><br />Je ne suis pas juriste, et n'entrerait pas dans le débat que vous esquissez, et qui dépasse mes compétences. Je préférerais, certes, que les propos tenus sur un mur "fermé" puisse relever de la correspondance privée. Mais (et au-delà du droit, donc) je ne pense pas que ce que l'on publie et partage auprès de 10aines ou 100aines d'"amis" puisse réellement relever de la "vie privée", ne serait-ce que parce qu'il y a trop de risques de fuites, délibérées ou fortuites, et qu'il vaut mieux, je pense, le faire de sorte que l'on puisse l'assumer publiquement.<br /><br />Sincèrement, <br />jean marc manachJean Marc Manachhttp://bugbrother.blog.lemonde.frnoreply@blogger.com